22 février 1943 : Sophie Scholl, 22 ans, résistante allemande, condamnée à mort

« Qu’importe ma mort si grâce à nous, des milliers d’hommes ont les yeux ouverts. »

RÉSISTANCE : Sophie Scholl et son frère sont embrigadés dans les Jeunesses Hitlériennes, passage devenu obligatoire pour une grande partie des enfants allemands.
Attachée aux valeurs de la dignité humaine et ayant reçu une éducation religieuse opposée aux doctrines nazies, la jeune femme va alors très vite se détourner de la propagande dominante. 
Printemps 1941, le service de travail obligatoire concerne tous les jeunes, elle sera puéricultrice durant 6 mois. Ensuite, en 1942, elle entre à l’université de Munich où elle étudie la philosophie. Son père a été condamné pour après avoir dénoncé Hitler en public, il est emprisonné, son frère, étudiant infirmier dans les hôpitaux du front de l’Est est témoin des atrocités de la guerre. 
En juin 1942, Sophie, son frère, des amis et quelques étudiants osent l’impensable : ils fondent un groupe de résistance “La Rose Blanche”. Ils rédigent ainsi quatre tracts, les envoient par la poste à des intellectuels munichois. Ces derniers ont pour mission de les reproduire et de les faire circuler auprès du plus grand nombre.

La « Rose Blanche » sera l’auteur au total de six tracts. Le sixième et dernier tract est imprimé à plus de 2 000 exemplaires dans le but d’être distribué par la poste durant l’hiver 1942-43. Le 18 février 1943, le groupe est encore en possession de quelques tracts qui n’ont pas été envoyés par courrier. C’est lorsque la résistante se dirige au deuxième étage pour jeter les tracts par la fenêtre qu’elle se fait repérer par le concierge qui prévient aussitôt la Gestapo. Le groupe est arrêté et emprisonné à la prison de Stadelheim où tous sont torturés. Rolland Freisler, un des chefs nazis les plus cruels de Berlin, est choisi pour présider le procès qui se tient 4 jours plus tard, le 22 février 1943. Les deux jeunes étudiants sont condamnés à mort pour haute trahison, propagande subversive, complicité avec l’ennemi et démoralisation des forces militaires. Le procès n’a duré que trois heures, Sophie Scholl prononce ces mots : « Ce que nous avons dit et ce que nous avons écrit, c’est ce que beaucoup de gens pensent. Ils n’osent tout simplement pas le dire à voix haute. »

C’était il y a 80 ans.

22 février 2023
Article Olympe Ditner

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