Julie (en 12 chapitres)

Prix d’interprétation féminine à Cannes, solaire, lumineuse, Renate Reinsve porte le film Julie (en 12 chapitres) avec une grâce infinie.

Au cinéma dans JULIE (EN 12 CHAPITRES)

Un film de Joachim Trier, en salles depuis le 13 octobre 2021.

Le jury du festival de Cannes s’est laissé emporter par son jeu au point de lui décerner le Prix d’interprétation féminine. Solaire, lumineuse, Renate Reinsve porte le film Julie (en 12 chapitres) avec une grâce infinie. 

La mélancolie de l’adolescence, le tourment amoureux, le sens de l’existence, tous les chapitres d’une vie de jeune femme sont abordés dans le long-métrage de Joachim Trier qui signe ici la troisième partie de sa trilogie Oslo : des séquences de vie -12- depuis l’adolescence, le parcours universitaire ou encore son histoire d’amour passionnelle avec un auteur de BD. Il a 15 ans de plus qu’elle, elle entrevoit un futur commun, un mariage. Une comédie romantique s’articule toujours autour d’un imprévu, sur lequel on restera silencieux pour ne pas spoiler l’intrigue. Le réalisateur livre un film très personnel « celui où je me planque le moins » confie-t-il. Dans le contexte #metoo, il n’aurait pas envisagé le film autrement que dans une incarnation féminine : « Nous pouvons tous parfois nous sentir déconnectés et isolés face à des archétypes de genre qui nous asservissent. Nous n’avons pas à être dans des camps opposés. C’est un même et unique combat pour la liberté ! »

Renate Reinsve dans la vie est à mille lieux des attitudes auxquelles le cinéma américain souscrit parfois. Si ce film n’était pas venu à elle, lassée de la faiblesse des propositions de cinéma, la comédienne aurait pu choisir la menuiserie « pour réparer ma maison en ruine ». Cette demeure en bois du XVIIème siècle située à Oslo, personne n’en voulait, son propriétaire, un marchand de bien en faillite la cédait pour rien. « Après le confinement, au lieu d’aller faire la fête, je regardais jusqu’à pas d’heure des vidéos de menuiserie sur la manière de consolider sa maison. » 

Dans sa version originale, le film s’intitule « la pire personne du monde » (Verdens verste menneske). Si cette personne existe, ce n’est assurément pas Renate Reinsve. 

Voir la bande annonce de Julie (en 12 chapitres)
de Joachim Trier avec Renate Reinsve