Investir pour la planète.
Stéphanie Chrétien est partner associée chez Demeter, fonds d’investissement focalisé sur la transition écologique.
Interview par Florence Dauchez
Publié le 18 janvier 2022
« Souvent, je me le suis dit encore ce matin, je me répète que j’ai beaucoup de chance de faire ce métier, parce qu’au quotidien je rencontre des entrepreneurs qui sont passionnants, et dynamiques, qui apportent une superbe énergie sur des sujets qui sont à chaque fois focalisés sur l’environnement, donc ont un impact positif. Ca me nourrit et en même temps, j’adore contribuer à les aider à se développer. Il y a une prise de conscience des citoyens qu’il faut agir, qui est renforcée par le Covid. Il y a aussi une prise de conscience des entreprises parce que justement, elles ont compris que l’environnement entraîne des facteurs de risque. Si vous vous préoccupez de l’environnement, vous allez réduire vos coûts, en énergie par exemple, vous allez attirer des nouveaux talents car aujourd’hui tant de jeunes veulent travailler dans l’environnement. Vous allez ainsi retenir les talents, vous allez lancer de nouveaux produits qui sont orientés sur l’environnement. Ces points constituent un potentiel de création de valeur. J’ai rejoint Demeter il y a trois ans, avec ce double objectif qui est pour moi important : conjuguer la performance financière avec l’impact environnemental. Je pense que les deux sont importants parce que les projets qui ont un impact positif pour l’environnement, mais qui ne sont pas rentables, finalement ne sont pas durables.
Quand je doute de moi, je me dis mais de toute façon, tout est possible. Et je repense à une superbe dirigeante et entrepreneure qui s’appelle Barbara Belvisi, qui a créé une société qui s’appelle Interstellar Lab, elle n’avait jamais travaillé dans le monde de l’espace et, en trois ans, elle a su monter une société qui construit des biopodes, c’est à dire des habitats autonomes en eau, en déchets, en nourriture. Ces habitats sont conçus pour aller sur la Terre mais aussi sur Mars. Elle a réussi en moins de trois ans à établir un partenariat avec la NASA avec l’ESA, l’Agence spatiale européenne, et elle est en train de lever 10 millions d’euros qui permettront de déployer ses biopodes dans le monde entier, dont en Californie et en Arabie Saoudite. Et quand je vois ça, je me dis – mais voilà ! En fait, quand on a la volonté, tout est possible. »
