Comment faire évoluer la démocratie ?
La démocratie est le sujet qui jaillit en tête de la consultation nationale lancée par Make.org auprès d’un million de personnes. Alicia Combaz est la co-fondatrice et la Directrice générale de cette structure née il y a six ans autour de l’idée d’engager de manière concrète la société civile dans la transformation positive de la société.
Interview par Florence Dauchez
Publié le 21/04/2022
« La démocratie, ça se vit en fait. La démocratie, ce n’est pas je mets toutes les années x un bulletin dans l’urne. La démocratie, elle se vit, elle se vit tous les jours, le débat doit avoir lieu au quotidien. On doit avoir conscience de notre environnement, on doit avoir cette possibilité d’agir sur notre environnement.
Axel Dauchez, avec qui j’avais déjà travaillé, me fait part un soir de son envie, m’explique sa vison autour d’un pot. Et je me dis mais c’est génial, il me parle de deux choses : il me parle d’engager la société civile, les citoyens, les associations et il me parle de transformer et non pas uniquement d’engager, mais également d’aller jusqu’à l’impact et l’action.
Aussitôt je me dis ces deux éléments, l’engagement et la transformation, ça me parle. J’avais un background très tech, très produit et je me suis dit je pouvais mettre au service de ce projet à impact mes compétences tech. Et c’est comme ça qu’on a commencé à discuter, à tricoter et à faire naître ce qui est devenu Make.org.
Aujourd’hui nous sommes capables de faire participer des centaines de milliers de personnes, des millions de personnes à ce qu’on appelle des consultations.
Il y a toute une technologie qui va faire en sorte que cette masse de propositions, cet engagement, cette mobilisation, on va l’extraire. On va extraire ce qu’on appelle un agenda citoyen. C’est-à-dire qu’on voit très, très bien voir sur 100, 200 milles, 1 million de personnes qui ont participé.
Il y a un thème qui supplante tous les autres, qui a été très, très discuté, celui de la démocratie de manière générale avec deux axes majeurs : comment on revisite le fonctionnement de nos démocraties, le fonctionnement de nos institutions et un autre axe qui est celui de la probité des élus, de l’exemplarité des élus. Ce qu’on voit à travers ce sujet de la démocratie, c’est que oui, il y a une défiance, une défiance des Français, des Françaises face à cette démocratie, face à nos institutions.
Le lien est cassé entre nos représentants et les citoyens. Mais la soif de débat démocratique, elle est là en France, elle existe et il y a une vraie volonté de réfléchir à comment on renouvelle cet espace. Et donc il y a quand même un signe positif de cette envie de débattre et de cette envie de revisiter nos démocraties. »