Initialement journaliste puis documentariste, c’est en filmant le désastre environnemental à l’œuvre que Claire Nouvian décide de s’engager dans la lutte pour la protection du vivant. Lauréate du prix Goldman, le Nobel de l’écologie, en 2018, elle a aussi fondé Bloom, une ONG de protection des fonds marins.
En mai dernier, interrogée par Madame Figaro sur ses opposants du milieu de la pêche industrielle, elle répondait «J’ai découvert la brutalité de leurs lobbies, leurs mensonges, leurs méthodes de cow-boys.» Son engagement lui a valu quelques menaces de mort reçues par SMS ce qui n’a pas entaché sa détermination «Ils sont fous ! Ça m’a boostée. ».
C’est avec la même détermination qu’elle tient aujourd’hui tête à l’Arabie Saoudite, refusant catégoriquement d’en faire la promotion.
« Transformer notre monde, naviguer vers un avenir meilleur » voici le slogan choisi par l’Arabie Saoudite dans la candidature de Riyad à l’exposition universelle de 2030. D’autres villes, Rome, Odessa et Busan, se sont aussi portées candidates. Un vote fin 2023 déterminera la ville choisie.
7,8 milliards de dollars est le budget alloué par le royaume saoudien à ce nouveau projet titanesque dont la candidature met en avant « la technologie, l’innovation, la durabilité et la coopération mondiale ».
Seulement, lorsque l’Arabie Saoudite s’est tournée vers Claire Nouvian pour intervenir lors d’un séminaire consacré à ce projet et contre une rémunération de 8 000 euros, l’écologiste n’a pas cillé dans ses convictions.
Son refus, étayé d’une argumentation précise et directe, attire l’attention sur les pratiques de l’Arabie Saoudite en matière de droits humains et notamment sur le traitement que le royaume réserve aux migrants.
15 septembre 2023