A Chacune son numérique!

Emmanuelle Larroque, entrepreneure.

Tout ce qu’on propose aux femmes est gratuit. Donc on trouve des solutions, des partenariats ou on répond à des appels à projets publics ou privés qui vont financer les actions de formation ou les actions d’accompagnement que nous proposons. La vision de Social Builder, ce serait un outil, un véhicule d’empowerment des femmes, dans l’économie et pour toutes les femmes et dans le monde entier.

Emmanuelle Larroque
10 années d’existence déjà, des dizaines d’emplois créés, des bureaux façon loft dans le 20 ème arrondissement de Paris dont il faudra pousser les murs bientôt tant Social Builder se développe vite et voit grand. Visible a rencontré sa fondatrice, Emmanuelle Larroque.

Interview par Florence Dauchez
Publié le 4 mars 2022

FD : le fondement de votre offre repose sur la gratuité. Gratuit est un mot peu répandu aujourd’hui si l’on attende la qualité. Comment procédez-vous ?

EM : Nous avons une règle, c’est tout ce qu’on propose aux femmes est gratuit. Donc on trouve des solutions, des partenariats ou on répond à des appels à projets publics ou privés. Qui vont financer les actions de formation ou les actions d’accompagnement que nous proposons. La vision de Social Builder, ce serait un outil, un véhicule d’empowerment des femmes, dans l’économie et pour toutes les femmes et dans le monde entier.

FD : Concrètement ; que propose Social Builder ?

EM : Social Builder, c’est une organisation qui permet de faire découvrir aux femmes les métiers du numérique, de les former et de les accompagner, soit à créer une entreprise, soit à trouver un emploi dans le numérique. Donc, chez nous, on peut apprendre à peu près tous les métiers parce qu’on développe les métiers en fonction des besoins des territoires ou des entreprises.

FD : Comment se déroulent vos formations ?

EM : Une formation en reconversion : on commence par des formations à peu près de 400 heures donc de trois mois, jusqu’à dix huit mois en alternance. Bien sûr, pour aller vers un nouveau métier, puisque nous, on accompagne des femmes en reconversion professionnelle. En dix ans d’existence, 70 000 femmes accompagnées soit sensibilisées sur les métiers du numérique, soit accompagnées sur un projet professionnel, soit formées, soit insérées.

FD : Vous avez débuté votre vie professionnelle en étant salariée. Puis un jour est venue la décision de fonder votre propre structure. Vous y pensiez depuis longtemps ?

EM : Je crois qu’il y a des personnes qui savent qu’un jour ils vont créer quelque chose. Moi, je suis vraiment de ces personnes là. J’ai toujours essayé, j’ai toujours crée des organisations. J’ai toujours créé des projets toujours leader des projets. Ça fait vraiment partie de moi. J’ai vraiment une ADN, un ADN d’entrepreneur, mais je ne suis pas une entrepreneure qui peut vendre des chaussures ou des classeurs.

FD : Y a t-il eu un élément déclencheur précis ?

EM : Pour négocier un budget chez un de mes clients, je me revois encore avec une discussion avec mon directeur de projet qui me demande pourquoi je n’ai pas mis un décolleté un peu plus plongeant pour gérer cette négociation. Ça m’a vraiment marquée. J’étais très au fait du sexisme en entreprise, mais ça s’est imposé à moi ce jour là comme étant : « même moi, je suis face à du sexisme ordinaire à ce niveau d’interlocuteurs » et je me suis dit que ce n’était pas possible. Il fallait vraiment que j’en fasse un sujet dans ma vie professionnelle. Et puis j’y suis venue, voilà.

FD : A quoi ressemblera Social Builder dans quelques années ?

EM : Dans cinq ans, nous serons dans une dizaine de pays ! Nous aurons accompagné 150 000 femmes. Nous aurons une équipe de 100 personnes qui partageront nos valeurs et qui seront fières de travailler pour ce projet. Et nous aurons influencé tous nos partenaires à travailler différemment pour mieux accueillir les femmes et les faire évoluer. Et enfin, nous serons prêts aussi à former d’autres organisations à faire comme nous pour passer le relais.

FD : Un conseil à distiller aux femmes ?

EM : Ce que je peux dire à toutes les femmes c’est que la confiance vient de la compétence, elle vient de ce qu’on crée par soi même et du coup, de la fierté qu’on en retire et du sens aussi qu’on y met. Pour moi, il y a que ça de vrai, de rester concentrée sur ses objectifs et ce qu’on a envie de créer quelle que soit cette chose, que ce soit un gâteau dans une cuisine ou avoir envie de gravir tous les échelons pour arriver à des des sphères de pouvoir. Peu importe, ce qu’il faut, c’est être vraiment pleinement concentrée sur ce qu’on a envie de concrétiser. Faites ce que vous avez envie de faire et allez jusqu’au bout. Il n’y a que ça qui apporte la satisfaction et la confiance dont on a besoin pour aller encore plus loin.

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