Vivre au rythme de la guerre

Génia Kosarieva depuis Dnipro en Ukraine.

Vivre au rythme de la guerre

Génia vit à Dnipro. La zone qui jusqu’ici était relativement épargnée à été prise pour cible le matin du 11 mars par les bombardements. Ces derniers jours elle nous racontait comment sa ville se préparait aux attaques. La jeune femme qui a passé son doctorat en France en 2018 à fait le choix de rentrer travailler et vivre dans son pays. Malgré des coupures régulières de son réseau internet elle insiste sur la nécessité de pouvoir garder le contact et faire circuler l’information.

Interview par Raphaëlle Duchemin Publié le 18 mars 2022

Il a fallu plusieurs jours avant de parvenir à établir le contact avec Genia, car par moment sa connexion internet était coupée; mais la jeune femme voulait absolument témoigner de ce qui se passe chez elle en Ukraine. « Je suis contente nous dit-elle que l’Europe comprenne que c’est la guerre chez nous » Aujourd’hui elle vit à Dnipro et si les premiers jours la ville a été relativement épargnée par les bombardements ce n’est désormais plus le cas. D’ailleurs la population savait que ce n’était qu’une question de jours et se préparait : « on fait des cocktails molotov pour se défendre en cas d’attaques » explique Genia. « On va aussi sur les checks point pour voir si notre armée a besoin de quelque chose et ceux qui savent se servir d’une arme rejoignent les brigades territoriales.»

Si la population avait anticipé, c’est parce qu’à DNIPRO en 2014 les habitants étaient aux premières loges quand la Russie a décidé d’occuper le Donbass. Alors, pour Genia, il n’y a pas vraiment de surprise dans ce que fait Vladimir Poutine aujourd’hui, mais cette fois explique-t-elle les ukrainiens sont prêts à le repousser : on a foi en notre président Volodimir Zelenski il n’y a jamais eu une telle unité dans le pays affirme la jeune femme. Elle qui était étudiante à Poitiers a fait le choix de revenir vivre dans son pays en 2018 et compte bien y rester : on n’a pas peur » dit-elle.

En revanche ses nuits sont courtes : « on suit les informations 24H sur 24H pour savoir ce qui se passe vraiment. Je n’ai plus de contact maintenant avec mes amis en Russie mais là-bas c’est de la propagande qui est faite. On leur dit que nous sommes des nazis et qu’il faut nous tuer. Nous on peut s’informer mais à Moscou il n’y a que la télévision contrôlée par l’Etat qui diffuse de la propagande. »

Malgré tout Genia comme la plupart de ses compatriotes croient en la victoire : si avant on espérait, maintenant dit-elle on est certains qu’on va gagner. Les seules questions lâche-t-elle sont de savoir combien de victimes il y aura et combien de temps cela prendra mais la victoire sera de notre coté ».

Vous pourriez aussi aimer