Celle par qui le vaccin contre le Covid est arrivé. 

Katalin Karikó, hongroise, vient de se voir décerné le Prix Nobel de médecine aux côtés de l’américain Drew Weissman. Ses travaux sur l’ARN messager ont permis le développement du vaccin qui a conditionné le contrôle de la pandémie. Aujourd’hui vice- présidente de #BioNTech et célébrée dans le monde par de multiples prix, elle a lutté longtemps pour imposer sa vision et souvent été remerciée, limogée dit-elle, pour ses fortes prises de position. 

Dans un article #LeMonde, la chercheuse explique le phénomène de cour dans les milieux scientifiques. Il faut s’approcher du pouvoir pour obtenir les subventions de recherche, les postes clés.

Son père est boucher, sa mère comptable. En Europe de l’Est, les distractions sont rares, le travail intense. Quand la scientifique comprend à l’âge de 30 ans qu’il faudra quitter son pays si elle veut poursuivre son travail en biologie, les crédits sont asséchés à Budapest, la famille vend la voiture, une Lada, cache l’argent en espèces dans l’ours en peluche de l’enfant et prend 3 allers sans retour pour la Pennsylvanie.  17 000 dollars de rémunération annuelle, la vie des immigrés est rarement faite de confort. 

Son directeur de recherche la dénonce à l’immigration quand l’université Johns-Hopkins lui propose un poste. Elle n’est pas une clandestine, gagne son procès mais apprend son renvoi de l’université. Ce sera une autre étape bientôt à Philadelphie et les embûches ne manqueront pas.  

Pourquoi si peu de femmes dans les sciences ? 

Parce que le parcours est semé de difficultés :

• 12% seulement des membres des académies nationales des sciences sont des femmes en France

• Les femmes reçoivent des subventions de recherche inférieurs aux montants attribués aux hommes

• Moins de 30% des chercheurs dans le monde sont des femmes

• Les rôles modèles ne sont pas assez nombreuses du fait de l’ effacement du récit national et mondial des femmes dans les sciences

L’enjeu :

« Plus de femmes et de filles dans le domaine scientifique égale une science plus humaine », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres.

« Les femmes et les filles apportent de la diversité à la recherche, élargissent le vivier de scientifiques et ouvrent l’horizon de la science et de la technologie, pour notre bénéfice à tous et à toutes. »

© Photo ANSA/EPA