La tête, le cœur, et les tripes

Marie-Laure Chambray, directrice commerciale.
Visible poursuit ses conversations avec les femmes inspirantes de groupe La Poste.

FD :- quel regard portez-vous sur la situation des femmes dans l’entreprise. A t-elle évolué ?

-J’ai envie de vous dire, ce n’est pas une question de génération. Jeunes ou moins jeunes, générations, femme, c’est un sujet. Voilà. Oser. Oser demander, oser dire non, oser s’exprimer, je pense que ça c’est un sujet. Et j’ai le sentiment quand même que les jeunes générations sont plus armées de ce point de vue-là.

FD :- quel a été votre parcours avant de rejoindre le groupe la Poste ?

– Je suis diplômée de l’école supérieure de commerce d’Amiens. J’ai démarré ma vie professionnelle en tant que consultante en audit financier et contrôle interne. J’ai pu travailler dans les milieux bancaires immobilier et industriel et très rapidement, j’ai souhaité plutôt revenir vers des fonctions de marketing plutôt que la finance. Et du coup, j’ai intégré le groupe La Poste en 96.

FD :- Etiez-vous habitée tôt par un sentiment de confiance et si oui comment l’avez-vous renforcé?

– Ma confiance s’est développée aussi au fil des années. J’ai eu la chance d’avoir des managers, des patrons charismatiques qui m’ont beaucoup apporté dans différentes étapes de mon parcours. Et finalement, j’ai eu beaucoup de patrons femmes, il faut le dire, qui m’ont beaucoup inspirée. J’ai eu différents parcours de formation proposés par le groupe, dont une formation assez longue en 2017 qui m’a permis aussi de prendre beaucoup de recul et de travailler sur moi-même.

C’est important je trouve, régulièrement dans une carrière, d’avoir ces parenthèses parce que tout va très vite, tout s’accélère. On a multiples sujets et on ne prend pas toujours le temps et suffisamment de recul. Donc je trouve que ces parenthèses sont extrêmement importantes pour réfléchir sur soi-même, réfléchir sur les autres et la manière dont on travaille avec les autres.

FD :- Quel manager êtes-vous ?

– Dans mon management, j’ai trois axes principaux qui sont la tête, le cœur, et les tripes. J’ai beaucoup de proximité avec mes équipes. Quand je dis la tête, c’est qu’évidemment je donne du sens, je construis et j’embarque mes équipes. Le cœur parce que je suis très proche de mes équipes, il est important pour moi que mes équipes se sentent bien pour pouvoir se développer, je suis assez fière de certains développements de collaborateurs. Et puis les tripes, parce que je mets beaucoup d’engagement au quotidien et que je suis tenace dans mon travail et dans l’accomplissement de mon travail.

FD :- Vous évoquiez la rencontre avec des patronnes inspirantes, que vous ont-elles apporté ?

-Je pense qu’il y a une forme de compréhension puisqu’on peut être amenée à vivre les mêmes choses. Donc une compréhension et puis une forme de complicité aussi. Quand il y a la confiance réciproque. Pour moi, c’est la base de tout. J’ai un souvenir précis, j’ai eu un accident de vie il y a une dizaine d’années où là, j’ai été

particulièrement bien accompagnée par mes patrons, patrons et patronnes. A ce moment-là leur proximité et leur assurance, elles m’ont rassurée, m’ont redonné confiance parce que ça a été un épisode difficile. Et j’ai pu rebondir assez facilement grâce à leur accompagnement.

FD : Le groupe La Poste offre de nombreuses perspectives d’évolution de carrière, c’est un aspect stimulant ?

– Complètement. c’est une chance. C’est une vraie chance que nous avons de pouvoir évoluer, que ce soit d’un point de vue géographique, d’un point de vue fonctionnel. On a, quand on le veut, beaucoup d’opportunités à saisir pour évoluer. Je sais que je vais continuer à avancer. Aujourd’hui, j’ai 49 ans et je pense avoir encore un beau parcours devant moi.

Interview Florence Dauchez

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