« Les crises en cascade de ces dernières années ont montré à quel point le leadership des femmes est plus crucial que jamais. »
Antonia Gutteres, Secrétaire général des Nations Unies, 5 mars 2022
Un mois de guerre déjà en Ukraine, le sentiment d’impuissance que nous sommes nombreux à partager nous incite à vous parler de la diplomatie féministe. En avez-vous déjà entendu parler ?
D’abord, une explication : le concept est né en Suède dans la foulée des législatives de 2014 sous l’impulsion de la ministre Margot Wallström. Tel que le définissait Stockholm alors, il s’agissait de promouvoir dans sa politique étrangère l’égalité entre les sexes et de garantir aux filles et aux femmes la jouissance de leurs droits fondamentaux.
Depuis, la définition a évolué, elle est propre à chacun des pays qui y souscrit. L’éventail est plus ou moins large selon les sensibilité des états mais dans l’ensemble les thèmes reprennent les points suivants : la promotion de l’égalité Femmes/Hommes, le respect des droits des femmes et plus largement des droits humains, le droit à la sécurité pour chacune et chacun, l’émancipation économique des femmes, l’intégration des femmes à la reprise économique et aux actions de protection de l’environnement, leur participation aux négociations et accords de paix et de coopération ou encore le partage de la gouvernance et de la prise de décision dans l’ensemble des domaines ; politique, entreprise, sécurité, défense, santé, paix, sciences, numérique…
Une précision d’importance : la mise en œuvre de la diplomatie féministe n‘est pas liée au genre du ministre des Affaires étrangères. Par exemple, en Espagne, José Manuel Albares porte avec un grande conviction les sujets relevant de la diplomatie féministe.
En 2000, la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité, adoptée par l’ONU, marque un tournant.
Selon le think tank américain Council on Foreign Relations, si les femmes participent aux négociations de paix, les accords ont 35% de chance de durer au moins 15 ans.
L’impact +
« Sans les femmes on se prive de regards différents, on laisse des angles morts »
Il y a fort à parier qu’une femme ministre des Affaires étrangères des Etats Unis n’aurait pas confié le sort de l’Afghanistan aux talibans. Deux hommes ont été prépondérants dans cette décision : Donald Trump et son secrétaire d’Etat Mike Pompéo.
D-code et Visible ont réalisé un sondage auprès d’hommes et femmes.
A la question « Souhaitez-vous que la France intègre davantage ces sujets dans sa diplomatie ? », 81% des sondés répondent « Oui ».
Et vous, quel est votre avis ?