On est entrepreneur de sa vie

Marie-Claire Capobianco, banquière.

Animée par l’esprit entrepreneurial, Marie-Claire Capobianco a osé ouvrir les portes qui s’offraient à elle. Aujourd’hui devenue rôle-modèle, elle s’investit pour que les autres femmes trouvent leur voie…

Interview par Florence Dauchez

« On est entrepreneur de sa vie ; on est entrepreneur dans son état d’esprit. »

Marie-Claire Capobianco a mené une carrière faite de prise de risques : « J’adore l’esprit d’entrepreneur, l’esprit entrepreneurial. Pour moi, l’entrepreneur c’est celui ou celle qui, quelles que soient les difficultés, quelles que soient les contraintes,  est toujours animé de la volonté d’y aller, de faire, de réussir. Et puis, s’il ne réussit pas, qui tombe et se relève. ». Un esprit battant dont elle considère qu’il doit être exercé dans chacun de ses choix, et pas uniquement pour créer une entreprise. Elle en est convaincue : « on est entrepreneur de sa vie, on est entrepreneur dans son état d’esprit. » 

Un moteur qui permet à Marie-Claire Capobianco de mener en 43 ans une brillante carrière chez BNP Paribas et qui la conduit, en 2012, à devenir la toute première femme nommée au Comité exécutif du groupe. 

Dès le plus jeune âge, elle se montre passionnée. Passionnée par l’équitation, passionnée par la lecture. Très bonne élève, fascinée par la mécanique intellectuelle, elle choisit de s’orienter vers la médecine dans l’espoir de devenir psychanalyste.

Mais rapidement, l’envie d’acquérir son autonomie financière se fait plus pressante. Dans le même temps, elle tombe amoureuse de celui qui deviendra son premier mari. Elle veut donc travailler : « je suis rentrée dans la banque, pas du tout par vocation mais, en fait, j’ai été immédiatement passionnée. »

A l’époque, elle est conseillère en crédit immobilier : « je recevais des clients pour bâtir avec eux leur projet immobilier. Et là, ça a été un coup de foudre, finalement. »

Elle se passionne pour son métier, aime construire et échanger avec ses clients. Des échanges qu’elle qualifie d’assez profond. C’est cette dimension humaine de son métier que Marie-Claire Capobianco apprécie particulièrement et qui lui est essentielle : « j’ai adoré ce côté relation, servir les clients, leur apporter du soutien. Je pense que le premier point, c’est que j’aime l’humain en tant que tel. »

Après avoir occupé différents postes en régions dans le réseau BNP Paribas, sa trajectoire la destine à devenir « directeur » d’une région, parce qu’à l’époque on ne disait pas encore directrice. Mais la fusion entre BNP et Paribas en décide autrement. 

Un nouveau métier, celui de la Banque Privée, est créé. La direction de cette nouvelle entité est proposée à Marie-Claire Capobianco. Pour elle qui ne possède aucune qualification dans le domaine patrimonial, c’est l’inconnu.

Marie-Claire Capobianco doit alors choisir entre le risque d’aller vers quelque chose qu’elle ne connait, dont elle ignore « ce que ça va donner », et une trajectoire sympathique et sécurisante. Elle fait le choix de prendre le risque. 

Elle en tire un nouvel enseignement : « D’abord, tout est possible. Deuxièmement, quand une porte s’ouvre, il faut savoir prendre la porte en question. »

Et des portes, elle en ouvre. Beaucoup. Et souvent en pionnière. 

« J’ai effectivement été, la première femme, en janvier 2012, à entrer au Comité exécutif du groupe BNP Paribas. C’était quand même très important, dans une grosse fonction, dans une entité opérationnelle importante pour la banque. Je suis restée d’ailleurs la seule femme au Comité exécutif pendant cinq ans. ». 

Très engagée pour la parité, elle ouvre également les portes aux autres. « Actuellement, il y a 30% de femmes et il y a engagement formel pris avant les quotas d’être à 40% en 2025. »

Avec le recul, Marie-Claire Capobianco réalise combien son parcours peut inspirer les jeunes générations. Son témoignage pour Visible est une responsabilité. « Au début quand on me qualifiait de « rôle-modèle » je disais, mais non, je ne suis pas un rôle-modèle. Mais si. Je suis devenue très consciente de ma responsabilité parce que, effectivement, nous avons toutes un rôle à jouer à cet égard, vis-à-vis des générations montantes. Il faut témoigner, il faut montrer qu’on peut faire les choses. »

Et inspirer, aider, encourager, Marie-Claire Capobianco y a fortement contribué.

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