Mercredi 6 septembre, La Cour suprême mexicaine a reconnu « inconstitutionnel » le délit d’avortement prévu par le Code pénal fédéral assurant que « La criminalisation de l’avortement constitue un acte de violence et de discrimination de genre ». Une mesure « contraire au droit à décider des femmes et des personnes en capacité de gestation » énonce le communiqué.
« C’est un immense soulagement, toutes les femmes et les personnes en capacité de gestation pourront avoir accès à des avortements dans les institutions fédérales de santé », s’est félicité le Groupe d’information sur la reproduction choisie (Gire), qui avait saisi la Cour suprême. En outre, ni les patientes ni le personnel médical concerné ne pourront plus être criminalisés.
Cette décision, dans un pays majoritairement catholique de 130 millions d’habitants, reflète de profonds changements dans la société mexicaine, mais également dans les mentalités des pays voisins.
Des décennies de militantisme féministe ont changé la façon dont de nombreuses personnes perçoivent désormais les droits des femmes. C’est aux « femmes aux foulards verts » – surnom donné aux féministes qui ont lutté avec acharnement pour la légalisation de l’avortement aux quatre coins de l’Amérique latine – que l’on doit cette vague de dépénalisation.
En 2007, la capitale Mexico avait été la première juridiction du Mexique et d’Amérique latine à autoriser l’interruption volontaire de grossesse. Depuis, la vague verte n’a cessé de prendre de l’ampleur pour enfin balayer le continent jusqu’à la frontière étatsunienne. Dans son sillon, l’Argentine, l’Uruguay et la Guyane ont obtenu la légalisation ou décriminalisation de l’IVG. Mais c’est la Colombie qui adoptait en février 2022, la loi la plus progressiste à ce jour avec une dépénalisation de l’IVG jusqu’à 24 semaines. En France, l’IVG chirurgicale peut être pratiquée jusqu’à 14 semaines.
7 septembre 2023